Marine Le Pen est condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire pour "détournement de fonds publics". Elle est également condamnée à quatre ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet, et 100.000 euros d'amende.Le tribunal a expliqué cette peine en mettant en avant son "rôle central" dans le système mis en place pour détourner l'argent du Parlement européen, et invoqué "le trouble à l'ordre public et au fonctionnement démocratique".Il n'y a pas de privilège quand on est élu. Il eut été choquant que la loi ne s'applique pas", réagit sur LCI le député écologiste Alexis Corbière. "Parce qu'il s'agit d'élus, on n'appliquerait pas la loi ? Marine Le Pen fait partie d'un courant politique qui ne cesse de vouloir durcir la loi, la rendre encore plus sévère. La décision met fin à des années d'impunité et doit être respectée."Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini fustige la "déclaration de guerre de Bruxelles" aux sources, selon lui, de la condamnation de Marine Le Pen. "Qui craint le jugement des électeurs souvent se rassure par le jugement des tribunaux. À Paris, ils ont condamné Marine Le Pen et ils voudraient l'exclure de la vie politique. Un mauvais film que nous voyons aussi dans d'autres pays comme la Roumanie", a déclaré le chef de la Ligue (extrême droite) dans un communiqué.L'une des principales opposantes au président de la République a été prise la main dans le sac", réagit sur LCI Ian Brossat, porte-parole du PCF et sénateur de Paris. "Si elle voulait durer, il aurait fallu qu'elle respecte les règles. On ne peut pas regretter cette volonté de moraliser la vie politique française. Ou alors, on considère qu'on doit avoir une loi à deux vitesses, plus dure pour les petits. Ce serait dangereux pour la démocratie."Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard publie sur X un communiqué de sa formation politique. "Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quelqu'il soit", est-il écrit. "LFI n'a jamais eu comme moyen d'action d'utiliser un tribunal pour se débarrasser du RN. Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue. (...) Nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate."Le Rassemblement national est condamné à deux millions d'euros d'amende, dont un million ferme, ainsi qu'à la confiscation d'un million d'euros saisis pendant l'instruction.Au total, 23 autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à quatre ans dont deux ans ferme - la peine maximale ayant été prononcée pour Marine Le Pen - assorties, selon les cas, d'amendes et de peines d'inéligibilité, parfois avec sursis. Un seul prévenu a été relaxé.Le président de Reconquête Éric Zemmour, qui a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour en 2022, estime que "ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple". "Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. Je regrette que les politiciens aient donné d'eux-mêmes ce pouvoir exorbitant à la justice. Il faudra tout changerMarine Le Pen sera l'invitée du 20H de TF1 ce lundi soir. La présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale répondra en direct aux questions de Gilles Bouleau après sa condamnation dans le procès des assistants parlementaires européens.
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