Dans le nord-est du Nigeria, une tragédie nutritionnelle sans précédent met à mal la stabilité régionale et l’image d’un géant économique africain. Alors que le Nigeria joue un rôle majeur sur le continent par son poids démographique et économique, l’ampleur de la crise actuelle soulève une question centrale : comment une nation aussi stratégique peut-elle tolérer une telle détresse alimentaire sans risquer sa propre cohésion et celle de la sous-région ?D’après Médecins Sans Frontières (MSF), plus de 650 enfants sont morts de faim depuis le début de l’année 2025, principalement dans l'État de Katsina. L'ONG alerte sur une flambée inquiétante des cas de malnutrition sévère, avec une augmentation de 208 % par rapport à 2024. Près de 70 000 enfants ont été pris en charge depuis janvier, dont 10 000 hospitalisés en situation critique.alarmant : près de 31 millions de Nigérians souffrent de faim aiguë, dont 17 millions d’enfants. Son directeur pays, David Stevenson, annonce la fermeture imminente de 150 cliniques nutritionnelles par manque de financements, laissant 300 000 enfants dans une incertitude dramatique. « Honnêtement, nous ne savons pas comment ces enfants vont survivre », confie-t-il.Plusieurs facteurs structurels aggravent la situation :
💰 Une inflation galopante qui plonge les familles dans la pauvreté extrême
⚔️ Une insécurité persistante liée aux attaques de groupes jihadistes, notamment Boko Haram, dans les États de Borno, Adamawa et Yobe
🚜 L’entrave à l’activité agricole, privant les communautés de ressources alimentaires
Cette insécurité alimentaire chronique devient un terreau de recrutement pour les groupes armés, comme le souligne Chi Lael, porte-parole du PAM : « La précarité pousse les jeunes dans les bras des groupes qui recrutent contre quelques monnaies, juste pour survivre à la journée. »L’impact dépasse désormais les frontières nigérianes, menaçant l'équilibre du Sahel tout entier. Parmi les plus vulnérables, les femmes enceintes et allaitantes sont également en détresse : plus de la moitié souffrent de malnutrition aiguë, dont 13 % dans sa forme sévère, selon MSF.
Face à cette situation critique, le PAM appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale, dénonçant notamment l’absence de financement américain depuis un an, qui compromet sérieusement les opérations d’aide.
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