Médias béninois en deuil : une hémorragie silencieuse qui exige une réponse urgente
Depuis quelques années, le monde des médias au Bénin est frappé par une série de décès tragiques et rapprochés, laissant derrière eux un vide immense, des rédactions orphelines, et une profession en état de choc. Ces disparitions, loin d’être de simples fatalités, interrogent sur la santé, les conditions de travail, et l'accompagnement psychologique des professionnels de la presse.
Entre stress chronique, surcharge de travail, précarité salariale et absence de couverture sociale suffisante, les journalistes béninois paient un tribut trop lourd à leur passion et à leur engagement pour informer. Chaque disparition est une alarme que la République ne peut plus ignorer.
Ces drames successifs ne sont pas que des faits divers à classer dans l’oubli médiatique. Ils constituent un signal fort de l’usure d’un système qui oublie trop souvent ceux qui le font vivre. Il est temps de rompre avec cette fatalité silencieuse.
Nous lançons donc un appel solennel aux autorités compétentes, au ministère de la Santé, à celui de la Communication, aux ordres professionnels, aux partenaires techniques et financiers : il est urgent de mettre en place un plan d’action national pour la santé, la sécurité et le bien-être des journalistes.
Cela passe par :
Des bilans de santé réguliers et gratuits pour les hommes et femmes de médias,
La prise en charge psychologique des professionnels exposés à des situations émotionnellement éprouvantes,
L’adoption effective d’un statut protecteur du journaliste béninois,
Le renforcement des dispositifs de prévoyance sociale.
Car protéger ceux qui informent, c’est aussi protéger la démocratie.
Il ne s’agit pas de compatir dans l’instant, mais d’agir pour demain. Que la mémoire de nos confrères disparus devienne un catalyseur de changement et non une simple litanie de regrets.
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