Au Kenya, la capitale Nairobi a été secouée, jeudi 12 juin, par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs centaines de protestataires ont marché dans le centre-ville pour demander justice pour Albert Ojwang, un jeune homme décédé en détention le week-end dernier.Nairobi a été le théâtre d'affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, ce jeudi 12 juin. Alors que plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de la capitale du Kenya pour demander justice pour Albert Ojwang, décédé en détention le week-end dernier, les policiers ont très vite pris l'initiative de disperser la foule par des tirs de gaz lacrymogènes.Depuis la mort du jeune homme d'une trentaine d'années dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 juin en effet, la colère ne cesse de croître contre la police qui se retrouve sous le feu des critiques pour avoir présenté une version des faits contraire à celle mise en évidence par l’autopsie du corps d'Albert Ojwang. Alors que les médecins légistes ont relevé sur la victime des blessures « infligées par une force externe », la police a, elle, d'abord soutenu que celui-ci se serait cognée la tête contre le mur de sa cellule. Si une enquête a été ouverte, elle n'a pour l'instant pas permis d'apaiser les tensions. Les manifestants demandent justice. Et la démission du numéro deux de la police, Eliud Lagat, qui est à l’origine de l’arrestation d’Albert Ojwang. En cause : des publications sur X qui accusaient ce responsable de corruption. Un motif qui met en colère Joshua Kimani : « Albert a publié un tweet. Si l’inspecteur général adjoint de la police s’est senti maltraité ou diffamé, il avait d’autres moyens de contester, comme les tribunaux. Là nous entendons qu’Albert Ojwang a été torturé. Personne ne mérite ça ! »Le chef de la police a promis des mesures disciplinaires après les conclusions de l’enquête. Le président William Ruto a assuré que « justice serait rendue ». Mais les autorités du Kenya peinent à convaincre. Maryanne Kasina et Lennies Sikuku sont descendues dans la rue pour dire stop : « Nous ne pouvons pas faire confiance à la police. Au départ, ils ont menti en affirmant que notre camarade s’était cogné la tête contre le mur. Il y a beaucoup de déclarations suspectes. Nous sommes fatiguées », dit l'une. « Déjà l’année dernière lorsqu’il y a eu des morts, on nous a promis que justice serait faite, qu’il y aurait des enquêtes, que ceux qui ont tués nos camarades seraient tenus pour responsables mais à ce jour, nous n’avons vu aucune justice », lance l'autre.Il y a près d’un an, plus de soixante personnes ont été tuées lors de manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées. Hier, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Et plusieurs personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc. Deux voitures ont été incendiées et des pierres lancées
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