Le sommet du G7 à Kananaskis a pris un tournant spectaculaire après le départ précipité de Donald Trump, reparti à Washington sans préavis. Emmanuel Macron a affirmé que cette décision était motivée par des efforts diplomatiques visant un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran. Une déclaration aussitôt démentie — et violemment — par Trump sur les réseaux sociaux : « Emmanuel se trompe toujours », a-t-il lancé, balayant toute implication dans un tel processus.
Ce désaveu public, dans un contexte de tensions militaires meurtrières (plus de 200 morts côté iranien, deux douzaines côté israélien), souligne l’effritement des usages diplomatiques entre alliés occidentaux. En coulisses, le malaise était palpable : des sources évoquent la « mauvaise humeur » de Trump, notamment en réaction à la récente visite de Macron au Groenland, territoire ardemment convoité par Washington.
Selon des confidences européennes, Trump jugerait le G7 « trop centré sur l’Europe » et chercherait à en élargir la composition pour diluer l’influence du Vieux Continent. En brisant le format intimiste qui favorisait autrefois une diplomatie concertée avec Washington, il semble privilégier des espaces où les États-Unis peuvent imposer leur voix — quitte à diviser pour mieux régner.
Sur le dossier ukrainien, l’écart stratégique est flagrant. Alors que l’Union européenne présentait son 18e paquet de sanctions contre Moscou, comprenant une baisse du plafond pétrolier et une traque de la « flotte fantôme » russe, Trump paraissait à des années-lumière. « Il est sur une autre planète », rapporte une source diplomatique. L’isolement européen se profile face à une Russie qui, grâce à un baril à 74 dollars, continue de tirer profit du pétrole malgré les embargos.
Malgré une déclaration conjointe du G7 affirmant un soutien à Israël et condamnant les ambitions nucléaires de Téhéran, l’ambiguïté du langage masque mal les fractures. Aucune allusion directe à un cessez-le-feu ne figure dans le communiqué, contrairement à ce qu’avait laissé entendre Macron. Trump, lui, a enfoncé le clou en recommandant aux civils d’« évacuer Téhéran au plus vite ».
Les champs obligatoires sont indiqués avec *