Dakar, août 2025 – Lors d’une rencontre stratégique consacrée à la transformation structurelle de l’État, le Premier ministre Ousmane Sonko a lancé un avertissement sans détour aux agents de la fonction publique : « On ne peut pas devenir milliardaire en étant fonctionnaire. » Une déclaration qui résonne comme un appel à la moralisation de la vie publique et à la refondation éthique de l’administration sénégalaise.Une dénonciation ciblée de l’enrichissement illicite
Face à de hauts responsables administratifs, Sonko a souligné l’incohérence entre les salaires officiels des agents publics – y compris ceux des plus hauts postes – et certaines fortunes affichées. « Le président perçoit moins de 5 millions, le Premier ministre autour de 4 millions, les ministres moins de 4 millions… Comment un fonctionnaire peut-il être milliardaire dans ce pays ? », s’est-il interrogé avec gravité. Il a invité ceux qui aspirent à la richesse à se tourner vers l’entrepreneuriat plutôt que vers les fonctions étatiques, insistant sur le fait que le service public doit rester un espace de dévouement et non de prédation.Vers une réforme profonde de la gouvernance
Cette sortie s’inscrit dans le cadre du Plan de redressement économique et social et de l’Agenda national de transformation. Sonko a annoncé plusieurs réformes pour sécuriser les ressources publiques, notamment :
La refonte de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption)
Le renforcement de la protection des lanceurs d’alerte
L’adoption de lois anti-corruption en Conseil des ministres3
Il a également appelé à une mobilisation collective – religieux, éducateurs, citoyens – pour restaurer une culture de probité et de responsabilité.Une alerte sur les dérives sociales
Le Premier ministre a mis en lumière un phénomène préoccupant : la normalisation de la richesse indécente chez certains fonctionnaires. Il a dénoncé une société « corruption » où les responsabilités publiques deviennent des leviers d’enrichissement personnel, souvent au détriment de la sécurité et du bien-être collectif. « Quand un chauffeur paie pour passer la visite technique, ce sont 20 morts qu’on déplore plus tard sur la route », a-t-il illustré avec force.
Les champs obligatoires sont indiqués avec *