Parakou – Une alerte académique à ne pas ignorer
L’année universitaire écoulée a laissé un goût amer dans la bouche de nombreux acteurs de l’enseignement supérieur à Parakou. À la Faculté de Droit de l’Université de Parakou, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 80 % des étudiants inscrits en première année ont échoué. Un constat alarmant qui soulève des questions profondes sur la qualité de la formation, la préparation des étudiants, et les stratégies pédagogiques employées.
Les causes d’un échec massif
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hécatombe académique :
Massification non maîtrisée : L’accroissement rapide du nombre d’étudiants n’a pas été accompagné par une amélioration des infrastructures ni par un renforcement du personnel enseignant.
Méthodes pédagogiques rigides : L’approche souvent magistrale et théorique ne favorise ni la participation active des étudiants ni la compréhension concrète des notions juridiques fondamentales.
Manque d’orientation : Nombreux sont les bacheliers qui s’inscrivent en droit sans réelle motivation ni connaissance des exigences de la filière.
Conditions de vie précaires : Le stress, l’éloignement familial, l’absence de soutien psychopédagogique et la précarité financière affectent lourdement la concentration et les performances.
Évaluation peu adaptée : Des examens parfois trop théoriques ou mal calibrés pour le niveau des étudiants de première année.
Des solutions pour une dynamique nouvelle
Face à ce constat désolant, il est urgent d’engager des réformes profondes et adaptées :
Mettre en place une vraie semaine d’intégration pour présenter les exigences de la filière, les méthodes de travail en droit et renforcer la motivation.
Renforcer l’encadrement pédagogique en favorisant les travaux dirigés, les séances de tutorat et les groupes d'étude encadrés.
Introduire l’accompagnement psychologique et méthodologique pour aider les étudiants à s’adapter à l’université.
Digitaliser les ressources pédagogiques, en facilitant l’accès aux supports de cours, aux annales, et aux modules interactifs.
Mettre sur pied un dispositif d’alerte précoce, en identifiant les étudiants en difficulté dès le premier semestre pour une prise en charge personnalisée.
Valoriser la pédagogie participative, en formant les enseignants aux méthodes innovantes d’enseignement du droit.
Conclusion
L’échec en première année de droit à l’Université de Parakou n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme qui appelle à une mobilisation collective. Universitaires, étudiants, autorités ministérielles, familles : chacun a un rôle à jouer. L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action. Car derrière les chiffres se cachent des rêves brisés et des talents encore à révéler.
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