Le président du conseil national de la presse et de l'audiovisuel Evariste Hodonou ( CNPA -BENIN) et la présidente de l'union des professionnels des médias (UPMB)ont exposé les conditions de vie et de travail peu reluisantes des acteurs des médias et sur l'influence des enjeux de l'intelligence artificielle dans le contenu des médias devant les conseillers de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC). Mais le président Édouard Loko rassure. C’était lors de la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de presse.Dans son intervention, la présidente de l’UPMB a relevé des inquiétudes persistantes malgré des avancées enregistrées pour la liberté de la presse au Bénin. « La liberté de la presse au Bénin connaît aujourd’hui des fragilités, pressions de diverses sortes, autocensure grandissante, risque judiciaire lié à l’exercice du métier, restriction d’accès à certaines informations », a-t-elle indiqué.
Si elle a salué l’ouverture de l’espace médiatique et de la diversité d’expressions, Zakiath Latoundji n’apprécie pas la récente tendance du recours au numérique pour renforcer la surveillance de l’information. A cet effet, elle a invité les acteurs des médias à la vigilance.
D'un autre côté le Président Evariste Hodonou n'a pas manqué de rappeler à la première autorité de l'institution de régulation, l'accélération du processus pour que l'aide de l'état à la presse soit une réalité. Il a mis l'accent sur l'influence de l'intelligence artificielle dans le traitement des médias, un instrument à double facette, celle bénéfique mais d'un autre côté l'impact que cela avoir dans le traitement et la diffusion des informations qui circulent quotidiennement.
Situation sociale et économique
Au-delà des défis liés à l’espace médiatique, la présidente de l'UPMB est revenue sur la situation sociale et économique des acteurs des médias. Selon elle, cette situation interpelle avec beaucoup d’acuité. « Beaucoup d’entre nous acteurs des médias vivent dans une précarité inquiétante, salaire dérisoire, absence de contrat de travail formel, défaut de couverture social, instabilité chronique et bien d’autres encore », a-t-elle déploré.
Elle a insisté sur le fait que ces réalités affaiblissent l’indépendance des journalistes. « La situation qui expose davantage la profession à une sorte de vulnérabilité », a-t-elle affirmé. « Comment parler de liberté de presse si ceux et celles qui portent au quotidien cette liberté ne disposent pas des moyens nécessaires pour exercer leur métier dans la dignité ? Comment garantir l’indépendance éditoriale lorsque la survie économique prime sur l’éthique et la déontologie ? », s’est interrogée Zakiath Latoundji.
Elle a invité les autorités à faire des conditions des journalistes béninois une priorité nationale. « Il est urgent de mettre en œuvre les mécanismes de régulation du travail journalistique, de renforcer la formation continue, de protéger les droits sociaux des acteurs des médias et de veiller à leur sécurité aussi bien physique que morale », a-t-elle exhorté.
Le président de la HAAC rassure et met en garde
Face aux "inquiétudes persistantes" relevées par la présidente de l’UPMB, le président de la HAAC, Édouard Loko se veut rassurant. Le premier responsable de l'organe de régulation des médias assure que les choses vont bientôt changer. Le patron de la HAAC se veut intransigeant sur la question de la régularisation du secteur. Il a promis assainir le secteur à tout prix.
Selon lui, tout média qui doit exercer dans l’espace médiatique béninois doit se conformer aux textes en vigueur. C’est à partir de ce moment, soutient Édouard Loko, que les entreprises vont bénéficier de l’aide de l'Etat à la presse. « Je vous le dis, l’aide, nous l’aurons. Rassurez-vous, je n’ai pas parlé en l’air. On me l’a promis, nous aurons l’aide de l’État », a insisté le président de la HAAC. Mais, martèle-t-il, les réformes dans le secteur sont nécessaires.
Lors de cette cérémonie qui a connu la participation de plusieurs acteurs des médias dont le président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel, Évariste Hodonou, il a été procédé au lancement d’un nouveau site de la HAAC (www.haac.bj).
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