La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé, mercredi, une « accélération » du projet de création d’une force régionale de lutte contre le terrorisme, en réponse à la montée des attaques djihadistes dans la région. Cette initiative intervient dans un contexte de tensions croissantes, exacerbées par le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation, formant leur propre Alliance des États du Sahel (AES).La région ouest-africaine fait face à une recrudescence des violences, notamment au Nigeria et au Bénin. En avril, plus de 100 personnes ont été tuées dans le nord-est du Nigeria lors d’attaques contre des communautés et des bases militaires. Au Bénin, 54 soldats ont péri le mois dernier dans des assauts attribués à des groupes liés à Al-Qaïda, en provenance du Niger et du Burkina Faso. Ces violences exploitent les frontières poreuses du Sahel et les failles dans la coopération régionale, particulièrement après le retrait des trois pays de la CEDEAO.
Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a souligné dans une interview à France 24 que les pays membres sont prêts à fournir des troupes pour cette force régionale. Une réunion des ministres des Finances et de la Défense est prévue avant la mi-juin pour finaliser les modalités de financement. Le ministre nigérian de la Défense, Mohammed Badaru, a affirmé que cette force garantirait « la sécurité et la sûreté » des citoyens.Selon l’Indice mondial du terrorisme, le Sahel représentait en 2024 la moitié des décès liés à l’extrémisme dans le monde. Face à cette crise, la CEDEAO mise sur cette force régionale pour restaurer la stabilité, mais le succès dépendra de la capacité à surmonter les divisions politiques et à mobiliser des ressources suffisantes
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