Le Ministre burkinabé de la Sécurité, Mahamadou SANA, a annoncé ce vendredi 23 mai à Ouagadougou, la saisie de trois (03) camions transportant plus de 160 tricycles et plus de 900 motos de type Aloba. Selon les services de sécurité, ces véhicules ont été interceptés depuis le 7 avril 2025, alors qu’ils se dirigeaient en direction de la ville de Korhogo, en République de Côte d’Ivoire, et à ce jour, aucune réclamation n’a été enregistrée auprès des services compétents. D’après les premières conclusions des investigations, ces engins seraient destinés à des zones à risque et financeraient le terrorisme dans la sous-région, a précisé le Ministre Mahamadou Sana. Des faits qui rappellent les 900 motos saisis par les douanes nigériennes en août 2024 en provenance d’un port d’un pays du Golfe et que les autorités soupçonnent d’être destinées aux groupes armés terroristes (GAT) sévissant dans le Sahel.
Dans une déclaration faite ce vendredi au sein du Groupement des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) à Ouagadougou, où il s’est rendu pour visiter la cargaison saisi, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a déclaré que “toute personne physique ou morale impliquée dans le financement du terrorisme se verra appliquer la rigueur de la loi”. Le Ministre a également annoncé que les engins saisis seront retirés et mis à la disposition des unités de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme, afin de renforcer leurs capacités opérationnelles sur le terrain. “Hier nous avons sensibilisé, aujourd’hui c’est la répression”, a fermement averti le Ministre Mahamadou SANA.
Les motos, la logistique par excellence des groupes armés terroristes…
Les engins à deux roues, connus pour leur mobilité, constituent le moyen par excellence que privilégient les Groupes armés terroristes (GAT) pour mener leurs attaques notamment au Burkina, au Mali et au Niger. Dans plusieurs zones, notamment celle des 3 frontières, leur circulation est interdite pour contenir les menaces malgré l’impact de cette mesure sur les conditions socioéconomiques des populations surtout en zone rurale où ils constituent le principal moyen de transport des personnes et des marchandises.
En dépit de ces décisions et des mesures prises pour tarir les sources d’approvisionnement des terroristes, les attaques à motos contre les civils et les FDS continuent de plus belle dans les pays du Sahel. Cette importante saisie opérée au Burkina Faso, n’est pas celle annoncée par les autorités nigériennes en août 2024. Il y a moins d’un an, les autorités douanières du Niger ont , en effet, annoncé avoir saisi 602 motos transportées par deux camions et suspectées être destinées à des groupes armés.
Ces véhicules, en provenance d’un port situé dans le golfe de Guinée, avaient échappé aux formalités légales d’importation, ce qui a suscité des préoccupations auprès des autorités. Le général de brigade Mohamed Toumba, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, qui s’est rendu à la douane de la rive droite de Niamey pour inspecter la saisie et exprimer sa gratitude aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour leur travail remarquable, avait à l’époque déclaré que “ces motos visaient à renforcer les capacités des groupes armés terroristes pour semer la déstabilisation et la désolation au sein de la population nigérienne”. Selon le général Toumba, “ces 602 motos auraient pu transporter environ 1 000 personnes, l’équivalent d’un bataillon complet”. Ce qui donne largement une idée de l’ampleur de la menace!
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